L’Union européenne, un territoire en construction

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Légende de la leçon

Jaune : dates, chiffres

Vert : définitions

Introduction

Pourquoi peut-on qualifier l’Union européenne de territoire en construction ?

I. L’Union européenne, un projet géopolitique

1) Un élargissement continu

L’Union européenne (UE) est une organisation régionale initiée par six États d’Europe de l’Ouest en 1951 . Depuis les traités de Rome en 1957 (CEE) et le traité de Maastricht en 1992 (UE), le nombre d’États membres est passé de 6 à 28. La chute du mur de Berlin en 1989 et l’implosion de l’URSS en 1991 ont entraîné un élargissement sans précédent à 12 États d’Europe centrale et orientale dans les années 2000.

 La construction européenne est portée par des pays qui ont surmonté leurs divisions pour s’unir autour de valeurs ­communes comme la démocratie, les Droits de l’homme et le libéralisme. L’UE s’est ensuite recentrée sur son projet économique.

2) Les institutions communautaires

 La prise de décision au sein de l’UE nécessite des institutions communautaires : le Parlement européen siège à Strasbourg et à Bruxelles, la Commission européenne et le Conseil européen à Bruxelles, la Banque centrale européenne (BCE) à Francfort.

 Des décisions concernant l’agriculture, l’environnement, la recherche ou encore la justice y sont prises et s’imposent aux États membres. Ces derniers restent néanmoins souverains.

II. Une Europe à géométrie variable

1) Un projet ambitieux

 Le marché unique (1993) permet aux marchandises, aux capitaux et aux services de circuler librement à l’intérieur de l’UE.

 Une personne ayant la nationalité d’un État membre est de fait un citoyen européen depuis le traité de Maastricht : il élit ses représentants au Parlement européen et peut être éligible à des mandats locaux, même s’il n’a pas la nationalité du pays européen dans lequel il réside.

2) Une Europe « à la carte »

Mot-clé
L’espace Schengen permet aux hommes de circuler librement, sans contrôle aux frontières, entre les pays signataires de l’accord.

 Pourtant, cette union à 28 ne concerne pas tous les domaines. En vigueur en 1995, l’espace Schengen ne concerne aujourd’hui que 22 États sur 28 et quatre autres États y sont associés.

 Depuis 2002, seuls 19 des 28 États européens ont adopté l’euro. Certains pays, comme le Danemark ou la Suède, refusent d’intégrer la zone euro, souhaitant conserver leur souveraineté dans le domaine monétaire. D’autres ne remplissent pas les conditions économiques nécessaires pour y adhérer.

III. Une construction inachevée

1) L’Europe : jusqu’où ?

 L’UE est un espace attractif. Les candidatures d’adhésion se multiplient : la Turquie, la Serbie, la Macédoine, le Monténégro et l’Albanie ont le statut de candidats officiels, la Bosnie-Herzégovine et le Kosovo sont candidats potentiels. Ces candidatures posent la question des limites de l’Europe.

 Pour répondre en partie à l’attente des pays candidats, l’UE a mis en place en 2004 une politique de voisinage qui consiste à aider financièrement les États limitrophes.

2) Un projet européen en crise

Depuis 2008, l’UE rencontre un certain nombre de crises, financières et politiques, qui menacent sa cohésion : endettement excessif (Grèce depuis 2008), crise des migrants (2015), référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l’UE (Brexit en 2016), attentats (France, Belgique, Allemagne).

 Certains partis politiques remettent donc en cause l’espace Schengen, souhaitant un retour aux frontières nationales. Dans de nombreux pays, l’euroscepticisme se renforce.

Conclusion

L’UE est un projet géopolitique et économique ambitieux qui exerce une forte attractivité sur ses voisins. Mais le projet européen connaît aujourd’hui une crise sans précédent.